Bienvenue dans la république du pipeau législatif. Cette semaine, nos brillants élus ont voté une nouvelle loi contre le démarchage téléphonique. Oui, encore une. La 17e ? La 42e ? On ne sait plus. Mais une chose est sûre : les combinés continueront de sonner à l'heure de la sieste, et les promesses de “baisse d’impôts” ou de “diagnostic thermique gratuit” n’ont pas dit leur dernier mot.
Une loi pour faire semblant
On nous l'annonce en grande pompe : à partir d’août 2026 (oui, 2026…), tout démarchage sans consentement préalable sera interdit. Super. En attendant, tu peux continuer à être réveillé par "Allô madame, vous êtes bien propriétaire de votre logement ?". Quant aux contrevenants, ils risquent des amendes salées... qu'ils ne paieront probablement jamais. On connaît la chanson : boîte fantôme, siège social à Malte, et numéro masqué. Bonne chance pour les retrouver. Bloctel, ce chef-d'œuvre de l’inefficacité
Tu te rappelles de Bloctel ? Cette liste magique censée bloquer les appels indésirables ? C’est simple : s’y inscrire, c’est comme coller un autocollant "ne pas déranger" sur ta sonnette... en plein démarché immobilier. Ça rassure les naïfs, ça fait joli sur les rapports parlementaires, mais ça n’empêche rien. Une illusion de protection. Une rustine sur un Titanic. L'industrie du harcèlement a de l’avenir
Ce qui fait vivre les centres d’appels offshore, ce n’est pas la bienveillance. C’est la crédulité, la solitude, la fatigue. Le démarchage téléphonique, c’est le bruit de fond d’une société fracturée, où le consentement n’est qu’un mot à cocher dans une case. Et on voudrait nous faire croire qu’une loi votée entre deux plateaux-repas à l’Assemblée va changer quoi que ce soit ? Moralité : ne décrochez plus, coupez la ligne, ou allez vivre dans une grotte
À moins d’opter pour un Nokia de 2004, d’ériger un mur de plomb autour de votre numéro ou de tout balancer pour la vie monastique, cette loi ne vous sauvera pas. Mais réjouissons-nous : nos députés ont travaillé dur pour qu’un jour, peut-être, quelqu’un, quelque part, reçoive un peu moins de spam téléphonique. Peut-être.
Allô, démocratie ? Ici le bon sens. On t’a perdu depuis le premier "appel anonyme".
