Chronique d’un désastre au chocolat
Ce dimanche, j’ai voulu faire simple. Un gâteau au chocolat. Le genre de recette censée faire oublier les jours gris, les hommes médiocres et la politique. Spoiler : il n’a rien fait oublier du tout. Il m’a rappelé que la cuisine, comme la vie, est pleine de traquenards sucrés.
Tout avait pourtant bien commencé. Chocolat fondu, beurre tendre, œufs battus comme il faut, sucre complice. Et puis la farine, l’innocente farine, qui ne se doute jamais qu’elle finira complice d’un carnage. C’est en versant le sachet de levure (oui, le sachet entier) que j’ai senti une vibration étrange dans l’air. Mais trop tard pour reculer, la pâte était versée, le four préchauffé, et moi, confiante.
Quarante minutes plus tard, ma cuisine ressemblait à Pompéi, mais version cacao. Le gâteau avait débordé, coulé, fusionné avec la grille du four, et solidifié dans une forme de protestation molle contre les lois de la pâtisserie. Une coulée de lave chocolatée s’était figée sur la porte, dans un cri muet de détresse. J’ai failli appeler les pompiers. À la place, j’ai pris une photo.
Je vous vois venir : « Mais Pat, tu n’as pas lu la recette ? » Si, voyons. J’ai même lu deux recettes et fusionné les deux, comme une déesse de la création sucrée. Mauvais plan. Trop de levure, moule trop petit, pâte trop liquide : un combo gagnant pour la prochaine saison de Top Cauchemar.
Le plus rageant ? L’odeur était divine. Ce gâteau raté sentait la réussite. Mais le goût... disons qu’il oscillait entre magma sucré et croûte brûlée du Mordor. Une réussite esthétique pour Instagram, un échec cuisant pour les papilles.
Bref, la morale est simple : Ne jamais sous-estimer un gâteau. Toujours douter d’une levure enthousiaste. Et surtout, ne jamais cuisiner avec optimisme.