Influenceurs et dropshipping : arnaque 2.0 en vitrine

Ils vendent des produits cheap, récoltent des likes et vous prennent pour des pigeons. Bienvenue dans le merveilleux monde du dropshipping d'influence.

Influenceurs & dropshipping : l’art de vendre du vide (à prix d’or)

Ils ont des dents blanches, un sourire figé au Botox et un téléphone greffé à la main. On les appelle influenceurs, mais le terme exact serait plutôt “vendeurs de poudre de perlimpinpin 3.0”. La caricature de l'influenceur

Leurs vidéos ? Une valse quotidienne de “découvertes incroyables” (achetées 2 € sur AliExpress), de “codes promo exclusifs” (valables toute l’année) et de “révolutions beauté” qui n’ont pas passé la moindre norme CE. Mais attention : ça cartonne.

Leur business model ? Un classique : prendre un produit bas de gamme, le rebrander en “édition limitée” avec un logo moisi, et le vendre 10 à 50 fois son prix. On appelle ça le dropshipping. Eux, ils appellent ça “l'entrepreneuriat”.

Et pendant que leurs abonnés s’émerveillent devant un recourbe-cils lumineux ou un blender de poche “détoxifiant”, le compte bancaire de l’influenceur gonfle plus vite que ses lèvres.

Quand le vide fait de l’audience

Le génie du système, c’est qu’il ne repose sur rien. Pas de stock, pas de contrôle qualité, pas de SAV digne de ce nom. Si le truc tombe en panne, fuit, ou n’arrive jamais ? C’est que vous n’avez pas lu les petites lignes.

Pendant ce temps, sur TikTok et Insta, les stories défilent : “OMG les amis j’ai découvert un truc de fou”, suivi de “lien dans la bio” et d’un code promo au nom aussi subtil que “LINA10”.

Et pourtant ça marche

Le plus drôle ? C’est que tout le monde le sait. Les journalistes alertent, les forums regorgent de témoignages d’arnaques, et pourtant, les commandes pleuvent. Parce que dans le fond, c’est rassurant de se faire avoir ensemble. Et qu’on préfère une brosse à dents connectée qui clignote qu’un bon vieux dentiste.

L’aristocratie du bullshit

En 2025, la nouvelle noblesse ne vit plus dans des châteaux mais dans des Airbnb de luxe à Dubaï. Leur devise : “Fake it till you bank it”. Leur royaume : les stories sponsorisées. Leur couronne : une Rolex en location, offerte contre un post.

Ils ne créent rien, ne vendent rien de tangible, mais ils réussissent : c’est l’économie du vent… parfumé au muguet fluo à 24,90 € (+ livraison 15 jours ouvrables).

Et après on s’étonne ?

On pousse des cris d’orfraie en découvrant qu’un influenceur a escroqué 50 000 euros à ses abonnés pour une masterclass bidon. Mais on a laissé faire, liké, partagé. On a pris pour modèle des gens qui n’ont jamais travaillé ailleurs que dans leur salle de bain.

Alors oui, rions. Mais jaune.

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