Smartphone à 8 ans : l’idée brillante des parents dépassés

Le smartphone pour les moins de 10 ans : une très bonne idée, selon aucun pédiatre

Offrir un smartphone à un enfant de 8 ans ? Le début d’une longue descente vers l’addiction, la violence et l’apathie. Et les parents trouvent ça pratique.

C’est devenu le rite de passage du XXIe siècle. Pas le vélo sans petites roues. Pas le premier livre lu seul. Non : le premier smartphone. Vers 8 ans. Et dans certaines familles, dès 6. Une idée lumineuse, probablement née dans le cerveau saturé de parents plus préoccupés par leur propre écran que par l’enfant qu’ils élèvent à l’algorithme. jeune enfant hypnotisé par son smartphone Ces mêmes parents, qui autrefois juraient qu’ils feraient “différemment”, offrent aujourd’hui à leur gamin une arme de distraction massive, livrée avec accès à TikTok, vidéos de bastons, pubs pour jeux d'argent, et messagerie cryptée. Parce que “ça fait comme les grands” et surtout, surtout, parce que ça les fout la paix.

Ils vous parlent de sécurité, de contact facile, de modernité. Mais ce n’est qu’un vernis pour cacher la réalité : le smartphone sert de nounou numérique. Un enfant qui scrolle ne crie pas, ne bouge pas, et ne pose pas de questions. Quelle merveille.

Le résultat ? Des gamins au regard vide, le pouce en feu et l’attention pulvérisée. Des mômes qui confondent un rapport humain avec un like, qui paniquent à l’idée d’une heure sans wifi et qui vivent des drames mondiaux parce qu’ils ont perdu leur streak Snapchat. À 9 ans.

À l’école, c’est pire. Les enseignants, quand ils ne sont pas occupés à interdire les selfies en classe, doivent maintenant expliquer pourquoi harceler un camarade dans un groupe WhatsApp n’est pas une “blague”. Ou que les vidéos de "prank" ne sont pas des modèles de comportement.

Et la nuit ? L’enfant s’endort tard, les yeux cramés par la lumière bleue, excité comme un trader sous cocaïne. Le matin, il faut une pelleteuse pour le sortir du lit, et une guerre thermonucléaire pour lui arracher son téléphone.

Mais bien sûr, les parents s’étonnent. “Il est irritable”, “il est stressé”, “il ne dort plus”. Vraiment ? Ces adultes qui ont refilé un smartphone à un cerveau en formation viennent pleurnicher quand ce dernier vrille. À ce niveau-là, ce n’est plus de l’aveuglement, c’est du sabotage éducatif.

Parce que non, ce n’est pas le monde qui est trop violent, ni la technologie qui est mauvaise par essence. Ce sont les adultes qui ont déserté. Trop mous pour fixer des limites, trop fatigués pour s’investir, trop coupables pour assumer. Alors ils délèguent. Ils achètent la paix sociale à coup de forfaits 80 Go.

Mais que dire d’un parent qui laisse volontairement un enfant de 8 ans se construire avec des vidéos débiles, des modèles sociaux artificiels, et une dépendance précoce à la dopamine numérique ? On pourrait être poli. Ou réaliste. Et dire : c’est une faillite. Une de plus.

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